Quel photographe de mariage je suis ?

Pour répondre à cela je dois vous dire qui je suis dans ma vie de tous les jours. Elliot Erwitt, photographe de l’agence Magnum, a dit ceci : “Peut-être que cela devrait rester secret : la photographie est un métier de paresseux. On n’a pas besoin de s’entraîner, comme un musicien, un médecin ou un danseur. On doit juste avoir un petit sens de la composition et une certaine finesse. De très bonnes choses naissent de l’oisiveté et de la contemplation. La photo n’est rien d’autre qu’un concentré d’oisiveté et de contemplation, révélé sur un cliché noir et blanc, bien fixé pour qu’il ne s’estompe pas trop vite.”

Alors bien sûr le métier a évolué et il est trop varié pour le résumer à cela mais je suis au fond d’accord. Bien que le côté paresseux ait totalement disparu pour faire place au professionnalisme. Bien heureusement. L’oisiveté et l’observation du monde, mettre de l’humain dans tout, voir avec ses yeux mais aussi avec son coeur. Le beau est partout quand on habitue son regard. Quand tu veux changer de voiture, tu te mets à voir partout le modèle qui t’intéresse. Tu tombes enceinte, tu ne vois plus que des femmes enceintes partout. Etre photographe de mariage, tu vois le bonheur, la beauté et les instants précieux partout.

Les concerts

Je suis ne suis pas un groupie dans l’âme, mais me rendre chaque année à des dizaines de concerts est important pour moi. Rock, electro, pop tout y passe. Le rock surtout. Quand tous regardent vers la scène j’aime laisser mon regard se balader partout. A droite ce couple enlacé, peut-être leur premier concert ensemble. Devant à gauche cette fille gênée de pleurer sur cette musique incroyable qui peut faire vibrer tout un être et rappeler tellement de souvenirs. Juste à côté à gauche encore une qui pleure et saute d’excitation. Troisième fois qu’elle les voit sur scène mais toujours autant d’émotion. Elle les verra encore c’est certain. Et moi ? Et moi, j’observe comme j’aime faire, je me nourris. Musique, lumière et rythme. La foule, le flash allumé et les mains qui se balancent. Voir la vie nocturne des concerts fait aussi de moi ce que je suis.

Les voyages

Définitivement un voyageur dans l’âme ! J’ai la bougeotte et mon oisiveté est à son apogée en hiver. Novembre/décembre ou janvier/février en fonction des demandes que j’ai, vous avez plus de chance de me trouver en Asie du Sud Est qu’à Lyon. Mais je travaille sans relâche durant ces périodes. Vous réservez votre mariage avec moi à vos côtés depuis mon hôtel à Bangkok, vous m’écrivez au moment où je suis à Hô Chi Minh. C’est la vie que j’ai choisi et la vie que j’ai. J’aime la France mais j’aime voir d’autres choses, d’autres cultures.

J’ai écumé l’Europe de l’Est, j’ai parcouru une partie du globe et j’aime posé ma valise où le vent me porte et où mes yeux m’emmènent. Les lumières et les gens sont différents, les habitudes aussi, le quotidien est modifié et mon esprit ressourcé. J’ai voulu pratiquer le yoga et toutes ces choses mais je suis bien trop indiscipliné pour cela. Alors un avion, un train et mon bagage sur l’épaule et tous mes petits chakras et toutes ces petites bêtes étranges sont en pleine forme. Pour mieux revenir avec une énergie folle, un regard plus aguerri que jamais et une envie de tout vous donner.

Et dans tous cela et bien je me trouve

Je pourrai faire la liste des choses que j’aime. Lecture, cinéma, expériences qui font monter l’adrénaline, liberté, famille, boire un verre et manger thaï etc etc. La liste est trop longue. Faut que ça bouge, j’aime découvrir de nouvelles choses. Vivre ! Boire un cognac Xo Hennesy au Bolshoi ou une vodka Nemiroff place Maïdan, une Singha à Phuket. Pleurer sur un livre historique, me taper des heures de reportage sur ma passion du moment, déambuler dans la montagne et me perdre mais dire que je ne suis pas perdu. Marcher plutôt que prendre le métro, avoir les pieds qui fument comme dit mon fils. Faire des rencontres.

Faire des rencontres

Et c’est bien aussi ceci qui m’a mené ici et aujourd’hui. Des rencontres incroyables, les plus belles de toute une vie. Mes potes photographes et ceux qui n’en font pas, Les rencontres éphémères et pleine de liberté de voyage. Les mariés, définitivement, qui ont pour beaucoup bouleversés ma vie, changés ma manière de voir et qui m’ont aussi emmener vers l’envie de me marier à mon tour. La rencontre d’une vie, ma pote, ma confrère et mon inspiration. Le hasard des rencontres quotidiennes.

Un immense merci à Cafa Liu et à Rafal Bojar pour ces images, thank’s my friends